Le stress scolaire chez l’enfant et l’adolescent 3 questions à Audrey Platania (Cogito’Z)

 
CME : Le stress scolaire est-il avant tout lié à la période des examens, ou existe-t-il de manière plus vaste ?

AP : Il n’est bien sûr pas réservé à la période des examens, ni à une catégorie d’âge ! Le stress est d’ailleurs un phénomène normal, les gens qui ne sont jamais stressés mobilisent généralement moins leurs ressources et donc réussissent moins bien.

En fait le stress est nécessaire, voire vital pour notre survie, c’est la surdose qui est nuisible ! On ne peut être stressé tout le temps, au risque de perdre ses moyens, ou même de connaître un effondrement dépressif.

Or deux facteurs peuvent conduire un enfant à être trop stressé : tout d’abord l’environnement, une pression trop forte des professeurs ou des parents ; et ensuite la fragilité de l’enfant lui-même : s’il manque de confiance en lui, il sera plus facilement et plus souvent stressé. Et parfois même, les deux facteurs se cumulent.

 

CME : Que peut faire un parent face au stress de son enfant en période d’examens de fin d’année ? Que dire ? Quid des vitamines et autres compléments alimentaires ?

AP : C’est compliqué, car le parent est lui-même anxieux, et en demandant à l’ado s’il a assez travaillé, il cherche souvent à se rassurer lui-même …

En fait, face à l’adolescent qui stresse, il faut s’intéresser à lui, en cherchant à renvoyer du positif, à lui parler de ce qu’il a déjà fait concrètement dans ses révisions, plutôt que de ce qui reste à faire.

Et concernant l’aide pharmaceutique, pourquoi s’en priver, à condition de l’utiliser avec modération. Du fer, des vitamines, des composés favorisant la relaxation, sont une bonne idée, à partir du moment où on les utilise avec parcimonie, et où ça ne devient pas une nécessité pour l’ado.

 

CME : Et face à l’adolescent qu’on juge trop peu stressé par rapport aux échéances de fin d’année ?

AP : Le parent doit apprendre à relativiser, l’adolescent ne joue pas toute sa vie sur le bac !

Cela dit s’il y a vraiment un manque total de stress de la part de l’ado, cela reflète souvent quelque chose de plus grave, à savoir un réel désinvestissement scolaire. Ou ça peut être l’inverse aussi, un stress tellement important que le psychisme pour s’en protéger à dû créer comme un « court circuit » et mettre complètement de côté le problème : ce qu’on appelle du déni.

Dans ces cas, mieux vaut consulter un psychologue. Parfois, Il arrive que la seule solution soit de remobiliser le jeune sur un projet totalement différent : engagement bénévole ou humanitaire, partir à l’étranger, du moins pour un temps délimité … et de voir comment les choses se passent au retour.

 

 

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